C’est avec une profonde tristesse que la Municipalité de Romainville a appris la disparition de Paul Markidès dont l’engagement a durablement marqué notre commune.

Catégorie : Vie municipale

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C’est avec une profonde tristesse que la Municipalité de Romainville a appris la disparition de Paul Markidès, militant infatigable, humaniste passionné et passeur de mémoire dont l’engagement a durablement marqué notre commune.
Né en 1933, enfant de la guerre, il porta en lui la blessure d’une époque meurtrie, celle de la Seconde Guerre mondiale, et le souvenir douloureux de son cousin assassiné par les nazis. De cette tragédie naquit en lui une promesse : celle de consacrer sa vie à la paix, à la solidarité et à la justice sociale.
Très tôt, il rejoint le Mouvement de la Paix, puis s’engage dans les organisations de jeunesse et d’éducation populaire. Convaincu que l’émancipation passe par la culture et le savoir, il œuvre à la création de Maisons des jeunes et de la culture (MJC) et de centres de formation. Dans les années 1970, il devient secrétaire général du CNAJEP, fédérant les grandes associations de jeunesse et d’éducation populaire, au service d’une ambition : donner à chacune et chacun les moyens de comprendre, d’agir et de rêver.
Militant communiste fidèle à ses convictions, Paul Markidès n’aura cessé de mettre son engagement au service d’un idéal de fraternité et d’égalité.
À Romainville, il fit vivre ces valeurs avec une constance bienveillante. Soucieux de transmettre, il intervenait souvent dans les écoles et les collèges de la ville, notamment aux côtés de son ami Léon Klein, pour raconter aux jeunes générations l’histoire de la guerre, de la Résistance et de la paix.
Animateur passionné du Club de la mémoire, il invitait les collégiens à un travail vivant de réflexion, les guidant sur les chemins du souvenir afin qu’ils comprennent mieux le présent et construisent, à leur tour, un avenir plus juste.
Par sa présence attentive et son enthousiasme communicatif, il aura inspiré des générations de jeunes Romainvillois.
En 1957, la lecture de Le Feu d’Henri Barbusse fut pour lui une révélation. Il retrouva dans l’oeuvre de cet écrivain pacifiste les idéaux qui guidaient sa propre vie : la paix, la dignité humaine, le refus de la barbarie.
Devenu, en 1989, membre des Amis d’Henri Barbusse, qu’il présidera, et vice-président de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants), il consacra une part essentielle de son existence à faire vivre la pensée et le message de Barbusse, à travers débats, colloques et conférences. Inlassablement, il sut rendre cette parole d’humanité accessible à toutes et tous.


Avec la disparition de Paul Markidès, Romainville perd l’un de ses grands passeurs de mémoire, un homme de conviction et de transmission, dont la vie fut guidée par l’exigence de justice, la fidélité à la paix et l’amour profond de l’humanité.
La Municipalité adresse à sa famille, à ses proches, à ses camarades de lutte et à l’ensemble du mouvement associatif ses condoléances les plus sincères.
Et tandis que s’éteint sa voix, il nous laisse en héritage le plus précieux des enseignements : celui de croire encore, envers et contre tout, à la force du souvenir, à la lumière du savoir et à la paix comme horizon des âmes libres.

François DECHY