Le maire vous alerte sur ce qui se passe actuellement à la Corniche des Forts. Apportez votre soutien à ce projet qui a pour but d'ouvrir un nouvel espace naturel au public.
Catégorie : Aménagement du territoire
Publié le
Madame, Monsieur,
Je tiens à m'adresser personnellement à vous pour vous alerter sur ce qui se passe actuellement concernant le projet de la Corniche des Forts. Depuis cet été, des articles de presse paraissent, dénonçant plus ou moins ce projet d'aménagement sans même, pour certains, donner la parole aux collectivités qui soutiennent le projet. Et depuis quelques jours, quelques militant·e·s tentent de bloquer par tous les moyens les travaux qui ont débuté.
Je déplore que de nombreuses contre-vérités, par méconnaissance du projet voire sciemment assumées, se diffusent sur les réseaux sociaux. Certains parlent d’un « Notre-Dame-des-Landes bis », d'un « Europa city bis », d’autres de la destruction complète d’une forêt « primaire » ou encore d'un cadeau fait aux promoteurs. A l’ère où les informations fallacieuses (les « fake news ») se sont banalisées, je ne peux concevoir que certain·e·s mentent et utilisent cette mobilisation pour de seuls calculs politiciens.
Le projet de la Corniche des Forts a pour but d'ouvrir un nouvel espace naturel au public.
Il offrira un équilibre entre des espaces verts respectueux de l’environnement ouverts aux habitant·e·s et la préservation d’une nature spontanée. Je souhaite ici réaffirmer notre mobilisation pour mettre en œuvre des politiques publiques de transition écologique. La Municipalité de Romainville est engagée pour faire de l’écologie un véritable levier d’amélioration du cadre de vie des habitant·e·s.
Ouvrir un espace vert pour toutes et tous, c’est justement permettre de défendre la place de la nature en ville. Préserver les espaces naturels, c’est favoriser la biodiversité. Le projet d’aménagement de la Corniche des Forts répond donc à ces objectifs.
Vous avez été destinataire d'un dépliant sur le projet.
Pour rappel, sur les 28 hectares aujourd’hui fermés et dangereux, seuls 8 hectares vont être comblés :
- 4,5 hectares vont former une zone consacrée aux loisirs et à l'observation de la nature
- 2,4 hectares de zone d’éco-pâturage, fermée au public mais entourée d’un chemin d’observation, pour permettre le développement de nouvelles espèces végétales et limiter l’expansion d’espèces invasives comme la Renouée du Japon. Cette zone redeviendra à terme boisée de façon naturelle.
- 1,1 hectare pour une zone d’activités ludiques créée dans un second temps
Les 20 hectares restants seront complètement fermés au public et sanctuarisés, permettant ainsi au bois, aujourd’hui à un stade de développement jeune, de devenir mature. De plus, un hectare sera reboisé après les travaux.
Il est illusoire d'affirmer que sans comblement un autre projet est possible.
Le site de la Corniche des Forts se situe sur d'anciennes carrières de gypse comportant de nombreux risques. Daniel Obert, géologue, expert honoraires près de la Cour d’Appel de Paris explique que « le gypse est une roche fragile, soluble dans l’eau […] et que le seul moyen d'éviter les désordres est le comblement.
Aujourd’hui, le site est interdit d'accès car des fontis peuvent se créer à tout moment puisque « les risques, et donc la dangerosité des anciennes carrières de gypse, sont liés à leur vieillissement après abandon […] pouvant aboutir à l’effondrement total. Ces phénomènes sont prévisibles mais non prédictibles ». Cela peut donc survenir dans 10 ans ou dans un mois.
Un travail de concertation a été mené depuis 1992 et jusqu’à aujourd'hui
Il y a 26 ans, les Villes des Lilas, de Pantin, de Romainville et de Noisy-le-Sec ont candidaté auprès de la Région, propriétaire du site, pour que soit réalisé un aménagement de Base de Plein Air et de Loisirs. Un travail partagé en ateliers urbains a eu lieu au début des années 2000 pour définir les attentes. Depuis 2002, chaque projet et étape ont été soumis par la Région Île-de-France à la concertation publique et ont fait l'objet d'études. En 2015, la Région a engagé la nouvelle phase du projet pour sécuriser le site et aménager 12 hectares. Soucieux de réduire l’impact environnemental du projet en terme de défrichement, les élu·e·s locaux ont demandé une diminution de l’emprise de la future zone aménagée. En 2017, c'est donc un projet de 8 hectares qui a fait l'objet d'une étude d’impact et d'un nouvel avis de l’Autorité environnementale. Cette dernière version du projet a alors été présentée par les services de la Région aux associations, qui n’ont à l’époque fait aucun commentaire.
De plus, à la suite de la visite de Valérie Pécresse, Présidente de la Région, sur les lieux le 29 septembre 2018, une dernière réunion s’est tenue dans les locaux de la Région avec l’ensemble des associations le 5 octobre dernier. A cette occasion, les échanges ont duré plus de 5 heures et ont notamment mis en exergue un avis positif de l'Agence régionale de la biodiversité.
Aujourd’hui, après des années d’attente et de travail des différents partenaires, les travaux démarrent, avec comme premier chantier le défrichement puis le comblement des carrières, indispensables pour sécuriser le lieu. La Municipalité de Romainville souhaite la poursuite de ces travaux afin d'offrir aux habitant·e·s du territoire un nouvel espace naturel accessible au public.
Il est donc intolérable que des perturbateurs viennent bloquer les travaux, en menaçant les ouvriers et en espérant créer une ZAD (Zone à Défendre). Je sais que de nombreuses Romainvilloises et nombreux Romainvillois attendent l'ouverture de ce nouvel espace vert pour améliorer leur cadre de vie et accéder à un nouvel îlot de fraîcheur. Je prendrai donc toutes mes responsabilités pour que les travaux puissent continuer et j'espère pouvoir compter sur votre soutien.
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’assurance de mes salutations les plus respectueuses.
Corinne Valls, maire de Romainville
N.B. : A ce jour, aucune disposition pérenne n’a été prise par le Préfet de Seine-Saint-Denis pour éviter toutes intrusions sur le site, en dépit des appels répétés sur la dangerosité de celui-ci. Si un accident venait à se produire, la responsabilité sera donc à rechercher tant auprès des occupant·e·s du site que de l’État.