Le centre de transfert des déchets de Romainville, vieillissant et pas adapté aux nouveaux objectifs, doit être rénové. Le Comité syndical du Syctom a choisi le deuxième des trois projets envisagés.
Catégorie : Déchets
Publié le
Le centre de transfert des déchets de Romainville, vieillissant et pas adapté aux nouveaux objectifs réglementaires, doit être rénové.
Le Comité syndical du Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers), réuni le 21 décembre 2017, a choisi la solution n°2 parmi les trois projets envisagés (62 voix pour sur 64). Après la reconstruction du centre, les déchets ménagers non-recyclables seront donc séchés sur place avant d’être transportés par voie fluviale vers des centres de traitement.
Historique
Un premier projet, reposant sur un procédé de méthanisation, avait été présenté par le Syctom en 2010. Aucune garantie n’ayant été apportée sur la qualité et l’utilisabilité du compost produit par ce procédé, le Conseil municipal, des riverains et plusieurs associations s’étaient opposés au projet et le maire avait refusé de signer le permis de construire.
En 2012, suite à un moratoire et un audit, le Conseil municipal de Romainville et le Conseil territorial d’Est Ensemble ont émis des avis défavorables au projet initial et demandé sa réorientation drastique. Prenant acte du contexte, le Syctom a décidé en 2015 de ne pas poursuivre le projet.
Trois propositions
En 2017, le Syctom a présenté trois nouveaux projets ; la concertation avec les élus locaux, les riverains et les associations, encadrée par la Commission nationale du débat public, a démarré en juin.
- Solution n°1 – Transfert par voie fluviale
Les ordures ménagères résiduelles sont réceptionnées et transférées en continu, via le canal de l’Ourcq.
Pour la Municipalité, ce projet permet de réduire la circulation de poids-lourds mais ne développe aucune ambition concernant le traitement des déchets, il propose de continuer à enfouir la même quantité de déchets.
- Solution n°2 – Séchage et transfert par voie fluviale
Les ordures sont réceptionnées et séchées sur place avant d’être transférées via le canal de l’Ourcq.
La Municipalité s’est prononcée pour cette solution qui permet de réduire d’un tiers le volume de déchets et qui est compatible avec la politique ambitieuse d’amélioration du geste de tri portée par la Ville et Est Ensemble.
- Solution n°3 – Implantation d’une chaufferie CSR d’appoint
Il s’agit de procéder à un tri des ordures afin de produire un combustible solide de récupération (CSR). Celui-ci alimenterait une chaufferie qui participerait à la couverture des besoins énergétiques du territoire.
Cette solution a été rapidement écartée par les élus locaux. « Cette solution CSR était adaptée il y a dix ans. A l’heure où les nouvelles constructions de logements et de bureaux sont déjà autonomes en énergie, nous devons trouver une solution écologique plus adaptée », avançait Corinne Valls pendant la concertation. Le maire a également alerté sur le coût des travaux d’adaptation des logements au projet de chaufferie CSR.
Prescription d'Est Ensemble
Le site se trouvant dans un milieu urbain dense, Est Ensemble, dans une délibération de décembre 2017, demande au Syctom de respecter certaines conditions.
- Le traitement des odeurs devra être plus poussé. Outre le dépoussiérage et les bio-filtres, l’air devra être traité de façon complémentaire par des moyens physico-chimique de manière à s’assurer que le procédé ne puisse être source d’odeurs à l’extérieur. Par ailleurs, les bâtiments réceptionnant des déchets seront mis en dépression garantissant que les éventuelles odeurs à l’intérieur des bâtiments y restent confinées.
- Tous les déchets préparés devront être mis en balles ou chargés en conteneurs étanches au sein des bâtiments de préparation et non à l’extérieur.
- En matière de prévention des risques, notamment par rapport au risque d’incendie, le Syctom devra renforcer les dispositifs de surveillance, de détection, d’alerte et d’intervention. La réglementation française impose un certain nombre de moyens : sprinklage, RIA (robinets incendie armés) qui devront être doublés de moyens déjà éprouvés sur de nombreux sites (canons d’aspersion à mousse haut foisonnement, vanne déluge avec eau additivée).
- Est-Ensemble veillera également à la qualité architecturale des installations qui seront réalisées sur le site Romainville/Bobigny et à leur bonne intégration dans ces quartiers en rénovation.