Comment la Ville gère-t-elle l’aide aux personnes fragiles et isolées pendant la crise sanitaire ? Troisième partie : le maintien à domicile.
Catégorie : Solidarité
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Depuis le début de la période de confinement, une des priorités du CCAS a été d’assurer la continuité de son service de maintien à domicile. Les bénéficiaires sont des personnes âgées pour la plupart, en perte d’autonomie, et pour qui le confinement renforce l’isolement.
Le service a été adapté pour faire face à la situation tout en conservant les effectifs à leur maximum. Le nombre d’heures effectuées par les aides à domicile a été réduit pour prioriser les prestations essentielles, à savoir l’assistance à la toilette et à la prise des repas, la cuisine et les courses. Cette réorganisation permet une continuité de prestation et évite aux bénéficiaires de s’exposer en sortant.
L’épidémie de Covid-19 accentue les précautions habituellement prises par les agent·e·s du maintien à domicile. Afin de réduire au maximum les risques de contamination des bénéficiaires, les plus à risque parmi la population, les gestes barrière sont scrupuleusement respectés. Les aides à domicile sont équipé·e·s de masques chirurgicaux, de gants et de gel hydroalcoolique. En cas de de Covid-19 ou de suspicion, une procédure spécifique a été mise en place en lien avec le CMS : les agent·e·s sont alors équipé·e·s de masques FFP2, de surblouses et de surchaussures.
Après avoir récupéré sa liste et lui avoir fait ses courses, Sandrine donne un coup d’éponge dans la cuisine de Solange. En accord avec les directeur·rice·s, les aides à domicile bénéficient d’une dérogation spéciale de la Ville pour être prioritaire dans les files d’attente des supermarchés.
Sandrine et Solange se connaissent depuis sept ans. « J’ai besoin d’aide pour ma douche mais je fais ma lessive et ma cuisine toute seule. On s’entend très bien toutes les deux, on se garde toujours un petit temps pour discuter. »
Solange : « Je vis ici depuis 1977 et j’ai de l’aide depuis dix ans (trois avec un privé et sept avec le CCAS). J’ai des prothèses de hanche et je ne peux plus me baisser. Depuis une chute, j’ai la téléassistance : ça appelle mon fils mais il met du temps à venir jusqu’ici. Au cas où, je peux appeler des voisins au-dessous mais avec le confinement, c’est plus compliqué. »
Gabrielle et Sandrine se connaissent depuis deux ans. Elles se voient quatre à cinq fois par semaine, principalement pour l’aide aux repas, les courses et la toilette. « J’ai aussi un infirmier, qui s’occupe de la distribution des médicaments. »
Gabrielle : « C’est moi qui décide ce que je veux manger. En général je prépare ça la veille au soir et Sandrine cuisine le midi. Elle fait de si bonnes salades de fruits ! Finalement c’est un peu une maman pour moi. Elle achète aussi des croquettes que je donne au chat de la voisine. »
Gabrielle : « J’ai été gardienne d’immeuble 40 ans aux Lilas. J’étais très proche des locataires, on m’appelait « tatie » ! Il m’arrivait de garder les enfants, d’emmener une maman à la maternité… Ils m’envoient toujours des cartes du monde entier ! Je suis entourée d’anges en miniature, ce sont des cadeaux en rapport avec mon prénom. »
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